projet inutile et surdimensionné

Matthias Beekmann le 17 Juin 2019

Mon avis défavorable par rapport au projet de l’extension de l’incinérateur de Créteil se fonde sur plusieurs arguments :
1 ) La priorité donné par la lois à la diminution des déchets
L’art L. 541-1-I du code de l’environnement modifié par la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte vise l’augmentation de « la quantité de déchets faisant l’objet d’une valorisation sous forme de matière, notamment organique, en orientant vers ces filières de valorisation, respectivement, 55 % en 2020 et 65 % en 2025 des déchets non dangereux non inertes, mesurés en masse ».
Dans ce sens, le SMITDUVM et les collectivités concernés devrait favoriser par une démarche éducative et incitative financièrement une réduction des déchets. En cas de succès de cette démarche, la capacité d’incinération EN AUGMENTATION du nouvel incinérateur serait alors trop grande par rapport à la demande. Ce qui n’incitera pas les acteurs de promouvoir une réduction des déchets.
L’usine étant planifiée pour une exploitation pendant plusieurs décennies, son existence me semble durablement défavoriser toute politique volontariste de réductions de déchets dans le territoire couvert par le SMITDUVM. Elle me parait dont contraire à la loi, et dans ce sens fragilisée par rapport à des plaintes éventuelles.
2) Le caractère polluant d’un incinérateur
La lecture des contributions à l’enquête montre une grande inquiétude par rapport à la pollution de l’air
A mon avis, il n’y a aujourd’hui pas assez d’arguments pour infirmer ces inquiétudes. En particulier, il est aujourd’hui admis, que des composés chimiques agissant sur le système hormonal peuvent être nocifs à de très faibles doses. Pour ces perturbateurs endocriniens, le législateur est en peine de donner des seuils de non-toxicité, et pour le cas emblématique du bisphénol, il a choisi l’élimination pure et simple. Même si la problématique des émissions des dioxines par des incinérateurs ne se pose plus de façon aussi aigue qu’il y a une ou deux décennies, il n’est pas totalement résolue, comme montre par exemple la problématique des émissions des dioxines bromées à partir de retardateurs de flammes.
La recherche sur les perturbateurs endocriniens est encore émergente. Il est à prévoir que des plus en plus de composés issus de processus de combustions (tel un incinérateur) soient reconnus en tant que perturbateurs endocriniens dans les prochaines années.
Dans un tel contexte, le principe de précaution impose le choix de l’alternative la moins polluante, celle d’éviter les déchets.
Matthias Beekmann, Alfortville

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